Une série d’articles sur Eugène Alluaud, par Manon BARRAUD
Comme Eugène Alluaud (1866-1947) le disait lui-même, non sans humour : ” Je suis né dans un bloc de kaolin.”
Le kaolin a été découvert dans sa Haute-Vienne natale, plus précisément à Saint-Yrieix-la-Perche, vers 1760. Ce qui fut pour l’époque une véritable révolution, inspira des personnes à entreprendre dans le domaine de la porcelaine. Parmi ceux-ci, il y eut Charles Alluaud, l’arrière-grand-père d’Eugène qui, en 1797, avait fondé sa propre manufacture, après avoir dirigé celle du roi. C’est ainsi que débute ce que l’on va appeler, l’épopée Alluaud, puisqu’après Charles Alluaud au XVIIIe siècle, son fils, également prénommé Charles, décide de créer la fabrique des Casseaux à Limoges en 1816, projet auquel il associe ses fils, Victor et Amédée. Malheureusement, Amédée, qui fut le père d’Eugène, est mort prématurément à l’âge de 45 ans. C’est plus tard, après avoir suivi des études d’art, qu’Eugène se lancera à son tour dans la porcelaine pour faire honneur à ses ascendants.
En 1897, alors qu’il a 31 ans, Eugène Alluaud achète une manufacture à Limoges. Or, pour des raisons liées aux difficultés de coûts de production, celle-ci fait faillite en 1903. Toutefois, il ne se résigne pas, et en 1919, après avoir connu une expérience en tant que chef d’atelier décorateur chez Haviland, il crée une nouvelle fabrique de porcelaine à Solignac, transférée par la suite à Limoges.
En son temps, il avait pleinement conscience du potentiel porcelainier de Limoges, et avait œuvré personnellement à sa valorisation, notamment en étant à l’origine de la participation de l’industrie de porcelaine de Limoges à l’Exposition des Arts décoratifs de 1925. Finalement, l’avenir lui a donné raison…