Armand Guillaumin (1841/1927), n’est pas le premier peintre à avoir découvert Crozant, mais son nom est désormais indissociable de celui du village. C’est donc avec lui que nous choisissons d’inaugurer cette série de portraits d’artistes.
De modeste condition, Guillaumin travaille de longues années pour les Ponts et Chaussées de Paris afin de faire vivre sa famille. En début de carrière, il avait tenté d’exposer au Salon des artistes français. Face au refus du jury, il décida de ne jamais plus solliciter les gardiens des arts académiques, préférant tenter sa chance du côté des artistes indépendants, dont l’état d’esprit était plus en accord avec sa vision de l’art. Les toiles qu’il peint sur son temps libre, essentiellement des paysages d’Île de France, se vendent chez les galeristes pour de modiques sommes. A force de labeur, il gagne néanmoins la fidélité de quelques collectionneurs qui l’encouragent à poursuivre dans la voie de l’impressionnisme, dont il a participé à fonder le mouvement en 1872.
» Guillaumin vient passer quelques jours chez nous, il travaille toujours le jour à la peinture et le soir à ses fosses, quel courage ! »
Camille PISSARO, lettre à Guillemet Béliard, 1872
Ce n’est qu’en 1891, alors qu’il a déjà 50 ans, que Guillaumin séjourne pour la première fois à Crozant. L’histoire raconte que c’est Léon Detroy qui lui aurait recommandé l’endroit. C’est un véritable coup de coeur pour le peintre parisien. Ses paysages creusois rencontrent le succès et, au fil des expositions, il se fait un nom auprès du grand public. Même s’il lui arrive de temps à autre de peindre en Bretagne, en Auvergne ou dans le sud de la France, Guillaumin reste fidèle à Crozant jusqu’à la fin de sa vie. Il a coutume de prendre ses repas à l’Hôtel Lépinat et loue une maison à l’entrée du village, où sa famille le rejoint pendant les vacances. Après sa mort, un buste est érigé en sa mémoire devant l’église de Crozant.
« Monsieur Guillaumin est en pleine voie de succès. Longtemps, il a dû lutter contre les critiques. C’est un convaincu, il travaille avec passion. »
Albert GEOFFROY, Huit Jours à Crozant, 1901
Pour aller plus loin, vous pouvez vous procurer le livret Armand Guillaumin, pourquoi Crozant ?, à la boutique de l’Hôtel Lépinat.