Une série d’articles sur Eugène Alluaud, par Manon BARRAUD
Tout au long de sa vie, Eugène Alluaud s’est consacré à différents projets : ses dessins de poilus lors de la Première Guerre mondiale – qui furent sa façon de s’engager, lui qui était trop âgé pour être mobilisé ; l’organisation d’exposition de peinture et de photographies à Limoges ; la défense de la vallée de la Creuse lorsque le barrage d’Éguzon menaçait les paysages ; les grands concours de pêche à Crozant, etc.
Mais à côté de ses engagements pour le collectif, il aimait aussi que son travail soit reconnu à sa juste valeur et occuper des postes à responsabilités.
De 1928 à 1934, il fut nommé conservateur du musée de la porcelaine Adrien-Dubouché de Limoges. Ce qui aujourd’hui peut sembler anecdotique était, à l’époque, une véritable marque de confiance. Notons toutefois que le fait d’avoir été le fils et petit-fils des fondateurs de l’entreprise de porcelaine a pu l’aider à obtenir le poste.
On lui confiera par la suite d’autres rôles : en 1930, il préside le Comité Régional des arts appliqués de Limoges, ainsi que la Société des amis des arts et lettres du Limousin. Toujours dans le domaine de la porcelaine, en 1937, il devient président du pavillon Limousin-Quercy-Périgord de l’Exposition universelle.
Dans le domaine de la peinture, cette fois, on le nomme Président du jury de la Section peinture au Salon d’automne en 1928. L’année d’après, en 1929, il reçoit un prix pour l’une de ses toiles présentées à l’Exposition française du Caire.
Enfin, advient l’apogée lorsqu’il est fait Chevalier de la Légion d’honneur en 1921 puis Officier en 1938. Dans une lettre d’Armand Guillaumin, datée du début des années 20, on apprends qu’Alluaud accordait beaucoup d’importance à la Légion d’Honneur. Il avait d’ailleurs lui-même demandé que son ami puisse être également éligible à la distinction, mais de son côté Guillaumin prétendait ne pas s’y intéresser et jugeait plutôt sévèrement le besoin qu’avait Alluaud de recevoir des médailles.