Auguste Clergeau (1898 1967)
Excellent élève, Auguste Clergeau est destiné par son père à la carrière de comptable mais il est passionné de dessin et suit les cours des Beaux Arts de Nantes, puis de Paris où il passe le professorat de dessin en 1922 sans prendre de poste. Il fonde une entreprise de batik à Montparnasse et obtient la médaille d’argent à l’exposition des Arts Déco de 1925 En 1928 il décide de se consacrer uniquement à la peinture et expose dans les Salons et les galeries L’été, il peint dans le midi Ses nus, portraits, paysages et natures mortes sont remarqués par la Presse, mais cette célébrité parisienne est interrompue il est obligé par le ministère de prendre un poste Nommé à Guéret, il se laisse séduire par les paysages et les rivières à truites de la Creuse où il demeure jusqu’à sa mort Très vite, il s’intègre au milieu rural, devient « Le peintre » du département Quelques escapades d’été dans les régions voisines n’altèrent pas son attachement à la Creuse qu’il peint avec de plus en plus d’empathie et de virtuosité Sa palette s’éclaircit, il apprivoise les verts du « plat d’épinards » Ses dernières oeuvres révèlent une sérénité que même sa mobilisation dans les deux guerres mondiales n’a jamais pu ébranler Auguste Clergeau sait goûter avec gourmandise tout ce qui l’entoure.
Les bruyères à Anzême
Collection particulière I Huile sur bois I 38 x 46 cm.
Ce point de vue semble se situer sur le parcours d’une promenade touristique au Sud ouest du bourg, vers la cascade des Moulines. Le peintre surplombe la vallée de la Siauve petit ruisseau qui se jette dans la Creuse en aval du Pont du Diable à Anzême. Entre les vallons de bruyères, d’ajoncs et de genévriers, les coulées vertes des arbres suivent les creux du relief, le cours du ruisseau et le tracé des « sentiers de chèvres » On aperçoit à droite le toit et le pignon de la maison que la famille de Jules Lagrange prêta à Auguste Clergeau pendant plusieurs étés, dans la première moitié des années 1950 pour y passer les vacances. Ce fut l’occasion pour ses deux filles de faire souvent la promenade de la cascade des moulines, avec un peu d’escalade dans les rochers. Le paysage a depuis beaucoup changé Les arbres ont envahi une grande partie des terres Pendant la deuxième guerre mondiale, le manque de matières premières avait déclenché un fort déboisement qui perdura pendant les restrictions d’après guerre. Pendant les années 1950 biques et moutons, pâturant sur les collines, les préservaient encore de la poussée des arbres et laissaient pousser les bruyères, si rares actuellement.