Eugène Alluaud n’était pas le genre d’artistes à garder ses toiles pour lui seul. En dehors de son cercle d’amis, à qui il montrait volontiers ses réalisations, c’est en 1893 qu’il présente pour la première fois ses œuvres au public. L’exposition se déroule au Salon du Limousin, un rendez-vous artistique créé à Limoges par son propre père, Amédée Alluaud, dans le but de promouvoir les peintres régionaux. Deux ans plus tard, c’est cette fois à Paris, au Salon de l’Art nouveau, qu’Alluaud expose ses tableaux, parmi lesquels figurent de nombreuses vue de la vallée de la Creuse.
1902 est une date qui marque un tournant dans la carrière d’Alluaud. Cette année-là, il participe à cinq expositions différentes : trois d’entre elles se sont déroulées à la Petite galerie Drouot, à Paris ; une autre se tint à Limoges à l’Exposition du Limousin Pittoresque ; enfin la dernière eu lieu à la Galerie Durant-Ruel.
À partir de là, Alluaud multiplie les expositions, qu’elles soient individuelles ou collectives – comme lorsqu’il participe annuellement aux expositions de La Société Moderne, un groupe d’artistes fondé par son ami Paul Madeline, autre grand amateur de Crozant. Il répond également présent à chaque Salon d’automne, ainsi qu’à celui des Indépendants. Sans oublier la galerie Dalpayrat de Limoges, où il avait ses habitudes.
Entre 1902 et 1947, Eugène Alluaud expose sans discontinuité dans différents salons et galeries. Les années 1917, 1941 et 1944 sont les seules où il ne participe à aucune exposition.
Tout cela avait un avantage : celui de fidéliser un public, que celui-ci soit limougeaud ou parisien, il savait à peu près, à telle période de l’année et à tel endroit, où il pourrait retrouver les œuvres d’Alluaud. Ce dernier meurt en 1947 et sa dernière exposition connue s’était tenue deux ans plus tôt au Salon d’automne de Paris.