Jean Monsieur né en 1780 à Moutier-Rozeille en Creuse, il a toujours baigné dans la tuilerie. Il travaille dès son plus jeune âge avec son père, et travaille en Creuse, parfois en Indre, mais va rarement plus loin.
Une réforme va alors beaucoup aider les tuiliers de France : le roi Louis XVI signe un décret pour que toutes les nouvelles constructions soit créent en tuile et non en chaume (à cause de plusieurs incidents, plusieurs maisons, ont ainsi pris feu). Mais ce décret a mis plusieurs années avant d’être appliqué dans nos campagnes, et maintenant, c’est fait.
Les tuiliers ont donc de bons jours devant eux et comme le métier commence juste à se sédentariser, il faut en profiter et vite se faire une clientèle.
Il épouse Marie à la mairie du canton de Felletin, en 1799. Il est devenu un maître-tuilier, un professionnel respecté et qui aime son travail.
C’est à l’age de 49 ans qu’il pense qu’il pourrait acheter quelques hectares de terre argileuse, dont cette partie du nord de la Creuse regorge, pour y travailler à son compte, avec ses deux fils. Il a en vue les terrains des Tailles de Pouligny, qu’il connaît bien pour avoir souvent travaillé dans les environs.
C’est en 1830 par Jean Monsieur décide de quitter sa ville de naissance et de venir s’installer à Chenier avec ses enfants et sa femme,
Il travaillera avec ses fils afin de se faire une bonne réputation dans le village. La brique, devenue matériau noble de construction, est employée pour presque toutes les nouvelles bâtisses, puis recouverte d’enduit ou de crépis.
La tuile couvre depuis longtemps toutes les toitures, dans les bourgs comme dans les villages. La dernière innovation est de daller les sols en terre battue. Tout cela procure un énorme travail aux tuiliers.
Pour moderniser sa tuilerie, il a fait construire une grande halle de fabrication et de séchage. À cette époque, on moule à l’abri et surtout, les produits sèchent sous la protection des grandes toitures basses typiques des tuileries. Ces toitures sont spécialement élaborées pour le séchage des produits en argile.
La Tuilerie de Pouligny est renommée pour la qualité de ses produits et les carnets de commandes se remplissent. À tel point que lui-même, son frère Antoine et ses trois fils, Jean, Antoine et Frédéric, ne suffisent pas à la tâche. Il faut embaucher des ouvriers
Jean Monsieur, décède à l’âge de 65 ans, le 16 juillet 1844 à la tuilerie des Tailles, à Chéniers, en pleine saison tuilière.
Les trois frères ayant été élevés à la tuilerie et, dès leur plus jeune âge, ayant moulé, séché et cuit les briques et les tuiles, rien de plus normal pour eux que de poursuivre l’œuvre de leur grand-père, de leur père et de leur oncle et, à l’exemple de ceux-ci, de transmettre le savoir-faire ancestral des maîtres-tuiliers à celui qui leur succèdera.
Toutefois, l’exploitation connaît une petite révolution avec l’arrivée d’Alexandre TRIGAUD, qui hérite de la tuilerie grâce à son mariage avec Mélanie MONSIEUR